La casse
Casse, cassetins, caractères, haut de casse, bas de casse…
De l’italien cassa (caisse), la casse est une boîte plate, en bois, à rebords peu élevés, en forme de tiroir et divisée en de nombreux compartiments inégaux appelés cassetins et dont les dimensions sont proportionnelles à la fréquence d’utilisation des lettres ; il ne vous sera pas difficile de trouver le cassetin le plus grand. Cette boîte tiroir permet de ranger l’ensemble d’une police de caractères en plomb. Divisée en deux parties, il y avait le haut de casse où l’on trouvait toutes les capitales et signes divers, et le bas-de-casse réservé aux minuscules, aux chiffres et aux espaces. Ce dernier terme est resté dans le langage du typographe qui devait, bien sûr, savoir sa casse par cœur. Certains en ont fait maintenant un tableau pour y exposer des miniatures ou autres petits objets de leur collection.
De la typographie à la PAO
Imaginez, oui imaginez un tant soit peu les progrès et la facilité d’utilisation qu’a pu apporter l’usage de l’ordinateur. Il n’est pas exagéré d’affirmer aujourd’hui qu’un compositeur travaillant sur PC ou sur Mac aura à sa disposition un nombre infiniment plus grand de polices de caractères, et ce dans tous les corps possibles, qu’aucun typographe au temps du plomb n’aurait pu se procurer durant toute sa vie. Prenons un exemple : en ce moment j’écris ces lignes en Times New Roman corps 12. Je mets un sous-titre en gras, une nouvelle casse ! Je mets un mot en italique, de nouveau une nouvelle casse ! Je veux mettre une note en corps 8, encore une autre casse, etc. Le fait est indubitable : l’aisance et la facilité que vous procure l’ordinateur sont absolument considérables mais, et je souligne ce mot, pour obtenir un beau texte ou une belle mise en page vous devez vous soumettre aux règles figurant dans le Code typographique. Il s’agit là d’un simple respect du travail des anciens qui ont mis toutes leurs connaissances, leur sensibilité, leur expérience au profit de la beauté d’un texte composé. Bien des revues et autres articles de presse sont d’une laideur repoussante à cause de cette ignorance. Le savoir et la culture méritent, pour être bien compris, qu’ils soient beaux ou alors nous ne parlons plus de la même chose.
Un brin de scepticisme peut-être ? Voyez encore ce qu’écrit Yves Perrousseaux à ce propos :
Voir chapitre « La Laborieuse » p30-34-39
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