La Redoute

Point de description fastidieuse qui vous mènerait au bord de l’ennui mais comme le veut l’esprit de ce livre, développons une façon de faire qui n’avait pas grand-chose à voir avec l’évolution numérique d’aujourd’hui.

1959, numéro UN de la vente par correspondance, de fabrication plutôt artisanale…

Faites d’abord abstraction complète de toute référence au catalogue actuel qui compte approximativement mille quatre cents pages pour un poids dépassant allègrement les deux kilos et le tout tiré à environ 7 ou 8 millions d’exemplaires ! En 1959, par comparaison, la fabrication du catalogue était du domaine artisanal. Habituellement plutôt conservateur, je regrette de n’avoir pas su garder un seul exemplaire de cette époque. Sans trop entrer dans le détail pour ne pas lasser, voyons ensemble comment était conçue sa fabrication.

Dans les années soixante, La Redoute, numéro UN de vente par correspondance, offrait sur son catalogue des articles essentiellement orientés vers la mode, l’habillement et tout ce qui pouvait graviter autour. De ce fait le catalogue n’était pas bien gros. Si mes souvenirs ne me trahissent pas, il devait avoisiner les 148 ou les 164 pages ce qui lui permettait d’être piqué à cheval (deux agrafes au centre comme Match ou L’Express). Son tirage se situait autour de 1 200 000 ex. ce qui n’était déjà pas mal et permettait à l’imprimerie la Photolith de classer le catalogue La Redoute comme client le plus important. Certes, elle ne mentait pas. Pour les lecteurs, proches de ce métier attachant, vous devez penser que ledit catalogue était entièrement réalisé chez eux : couverture et cahiers intérieurs, le tout imprimé en six couleurs (deux bleus, deux rouges, un jaune et un noir) sur machines « deux couleurs » s’il vous plaît. Michel Girard n’avait pas confiance dans le rendu des machines « quatre couleurs » ! Dame, il ne fallait pas lésiner sur la qualité d’impression. En ce temps-là, les études de marché brillaient par leur absence. Photograveurs, imprimeurs, papier, on prenait ce qu’il y avait de mieux.

Extrait du chapitre « La Redoute »

Cliquez sur une photo pour passer en mode galerie.