Contrôle qualité

Posons-nous deux questions : pourquoi un tel service au sein d’un hebdomadaire ? Et pourquoi moi ?

L’ouvrage bien faite

Mais au fait, suis-je recalé ou ne le suis-je plus ? Quelles peuvent bien être les raisons qui ont suscité la proposition de ce poste ? Auraient-ils lu ce que ma mère écrivait à mon propos alors que je n’avais que 11 ans ? Je la cite : « […] car il aime l’ouvrage bien faite »

« L’ouvrage bien faite » ou « la belle ouvrage », quel lien peut-il y avoir entre une réflexion – juste – faite par une mère de famille observatrice du caractère de ses enfants et le poste de Contrôle qualité proposé par L’Express ?

« La Belle Ouvrage » est un terme du métier ; il désigne une typographie réalisée dans les règles de l’Art. Tiens donc, nous y revoilà !

[...]

Quant au deuxième pourquoi, la réponse n’en est pas moins importante et demande quelques explications.

Un grain de sable…

L’Express, depuis sa transformation en « news magazine » en 1964, avait la volonté d’être n°1 en France et il l’était sur l’essentiel. Que cela soit dans le domaine du tirage, des ventes, des abonnés, ou que cela soit dans celui de l’orientation moderniste touchant de près ou de loin au secteur de la fabrication, il ne cessait d’être à la pointe du progrès. Comment ne pas être attiré par un tel support de presse ?

Avec Jean-Jacques et Le Défi Américain, le célèbre hebdomadaire ne pouvait qu’aller de l’avant.

Quelque chose clochait néanmoins dans ce système avant-gardiste ; une sorte de gros grain de sable faisant grincer les rouages qui se voulaient pourtant bien huilés et que personne dans les grands supports ne savait extirper. Tous les chefs de fabrication s’y étaient cassé les dents. Allez ! Je lâche le mot : la Publicité. Il me semble avoir amorcé le problème en soulevant un coin du voile dans le chapitre Vie des Métiers.

Attachez vos ceintures ! Professionnels et néophytes êtes-vous prêts pour le décollage car la traversée va être mouvementée, passionnante mais mouvementée. Tout sera passé en revue pour démêler le plus clairement possible, une immense mosaïque brouillonne pouvant provoquer des zones de turbulences. Nous entrons au cœur même de ce récit, ce pourquoi Daniel me glissa un jour :

- Tu devrais écrire un bouquin !

[...]

Lors d’un congrès, un imprimeur tenta cette comparaison : « Il est plus facile à la NASA d’atterrir sur la lune à la seconde près, qu’à un imprimeur de sortir un tirage industriel parfaitement fidèle au désir du client et ce, sur la totalité du tirage. » En quelques mots, il avait tout dit.

« Je commence à être vraiment inquiet sur deux points : 1°/ la détérioration considérable de notre qualité de reproduction. Depuis plusieurs semaines, l’accélération des réclamations devient insupportable. Voici pour les dernières semaines une liste incomplète d’insertions en quadrichromie pour lesquelles nous avons des réclamations qui vont de la demande de compensation au refus pur et simple de payer et cela peut nous coûter des centaines de milliers de francs ». S’ensuivaient seize noms d’agences avec le nom du produit objet de litige. Quant au deuxième point, il concernait la teinte du papier d’introduction trouvé trop gris par les agences : « Les annonceurs ne le supportent plus. » J’admire cette façon de dire les choses !

Cette parenthèse projetée dans l’avenir étant fermée, elle permet certes, de mieux percevoir la tâche difficile et délicate à laquelle il va falloir s’atteler.

Avec cette volonté de rester numéro UN, L’Express se devait en conséquence de faire quelque chose. Il décida de s’attaquer à cette « réforme » en mettant en place un Service contrôle qualité.

Extraits du chapitre « L’Express »

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