L'Express

25 rue de Berri

Ironie du sort, le 1er avril 1969 marqua, sous la signature de Bruno Monnier, la prise officielle de mes fonctions dans les locaux du 25 rue de Berri comme adjoint au Chef du Service fabrication. Inutile de faire la moindre allusion, bien tentante, au poisson du même nom. Engagé au salaire mensuel de 3 350 F, je n’avais pas moins de trois mois pour faire mes preuves. Passage obligé. Trois petits mois pour démontrer qu’un Contrôle qualité pouvait se mettre en place et, autant que faire se peut, devenir indispensable, sans quoi ? Non, bien sûr, il n’y aura pas de troisième fois.

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Dans le jargon journaliste il est courant de s’entendre dire : « À Matignon », « au Quai d’Orsay », « au 10 Downing Street », ou… « au 25 rue de Berri ». Pour L’Express en 1969, notoriété oblige, il en était ainsi. Imaginez la fierté que l’on pouvait en tirer. Fier ? Oui bien sûr, mais efforçons-nous de ne pas trop le montrer.

Depuis cinq ans L’Express avait abandonné le format tabloïd d’origine [format adopté par la majorité des quotidiens d’aujourd’hui] pour revêtir la forme « news magazine » formule pratiquée outre-Atlantique et que Jean-Jacques Servan-Schreiber voulait être le premier à mettre en place.

Atmosphère conviviale

Professionnels de grands talents, Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud, fondateurs et dirigeants de L’Express, ont suscité au fil des ans à cet hebdomadaire la reconnaissance qui fit son succès et sa notoriété. Il fallait pour ce faire créer une « atmosphère » disons conviviale. Mis à part peut-être les Services comptabilité ou social, nous sentions, du motard au journaliste, de la Fabrication au Secrétariat de rédaction, de la Diffusion en passant par la Publicité, le Service exécution et les plus hautes instances directoriales, une ambiance particulière, palpable, capable de vous faire réagir en liaison directe avec les services concernés. Horaires de presse aidant, vous pouviez vous retrouver selon les circonstances d’actualité ou de projets, propulsé dans le bureau de Françoise, de Philippe, de Claude, de René, de Jean… sans compter les escaliers à monter quatre à quatre dans la nécessité de coller au plus près des délais impartis pour sortir à l’heure. Quel que soit votre échelon, vous n’étiez pas un pion lambda, votre avis pouvait être entendu, voire même écouté.

Extraits du chapitre « L’Express »

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  • L'hebdomadaire L'Express de décembre 1953
  • L'hebdomadaire L'Express de mars 1958
  • L'hebdomadaire L'Express de juin 1968
  • Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud

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